Le dollar n’est pas éternel

Bien que l’on puisse soutenir que l’argent n’a aucune valeur « intrinsèque » depuis que les États-Unis n’échangent plus de dollars contre de l’or, selon la norme du FMI de 1971, le dollar reste soutenu par la « pleine confiance » du gouvernement. Cependant, avec la mauvaise gestion de la pandémie, la méfiance à l’égard du gouvernement, la disparité des revenus et les guerres commerciales, cette confiance faiblit. L’histoire montre que cela finit toujours mal. 

La débauche fiscale américaine n’est pas éternelle. L’hégémonie du dollar, jadis puissant, en tant que part des réserves détenues par la banque centrale, est tombée à 59,5 %, le plus bas en 25 ans. Cette baisse est liée en partie au rôle international de plus en plus réduit que jouent les États-Unis, qui ne représentent qu’un quart du produit intérieur brut mondial. Préoccupés par l’hégémonie financière de ces derniers, la Russie et la Chine se diversifient achetant de l’or. La Chine réduisant ses réserves américaines de 1,2 à 1,05 trillion de dollars, bien loin du sommet des 4 trillions. La Russie achevant le gazoduc Nord Stream vers l’Europe et préférant les roubles à la devise américaine. Ce n’est pas tout…

L’Europe a dévoilé l’Initiative Européenne de Paiement (EPI) afin de contrer la domination des géants américains. Un enjeu de souveraineté selon les autorités européennes. L’administration Biden est alors confrontée à une problématique importante étant donné qu’elle cherche à passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone. Alors que les Américains dépendent des combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon, représentant près de 80 % de leur production d’énergie, qu’arrive-t-il au dollar, aux exportations et aux importations dans ce nouveau monde « vert » ? 

Tout cela implique donc un gros manque de confiance de la part des investisseurs dans le billet vert, en particulier si ces dollars se retrouvent affectés par des sanctions ou par le climat. Les cycles d’assouplissement quantitatif, qui ont inondé le marché de bons du Trésor nouvellement émis, érodent également leur capital. Les bilans des investisseurs internationaux sont devenus en conséquence très lourds avec des dollars à risque, les déficits jumeaux et l’encre rouge des États-Unis les laissant avec une dette croissante, un problème d’inflation et une remise en question de leur crédibilité.

Du déjà vu

Entre 1946 et 1971, le dollar américain a été soutenu par l’or au taux fixe de 35 $ l’once. Puis, en 1971, l’administration Nixon a rompu ce lien, dévaluant cette devise, les pays européens ayant exigé le paiement de leurs dollars en or. De plus les réclamations à l’étranger sur le dollar aurait mis les États-Unis en faillite. Alors que le dollar est soutenu par la « pleine foi et le crédit » des États-Unis, au lieu de l’or, il constitue une monnaie fiduciaire, une dette du gouvernement américain. Des trillions de dollars sont aujourd’hui détenus par d’autres, les États-Unis étant devenus les plus grands débiteurs du monde. Terni, le dollar est miné par la mauvaise gestion économique et financière américaine.

Dans la pratique, ce système a permis aux États-Unis de consommer plus qu’ils ne produisent et de financer leurs déficits quotidiens avec des dollars nouvellement frappés. La question est maintenant de savoir si le monde peut absorber ces dollars ? Autrefois, la Grande-Bretagne était le pays le plus riche au monde et la livre britannique était la monnaie de réserve pour les paiements internationaux. Cependant, lourdement endettée à cause de la Seconde Guerre mondiale, la livre a été remplacée par le dollar. Pourtant, avant l’ordre mondial dirigé par le dollar, l’histoire montre qu’il y avait le florin néerlandais qui suivait les florins et les ducats. Le dollar n’est pas éternel. Aucun pays ne peut se permettre les déficits et la dette actuels des États-Unis…

La monétisation des déficits est inflationniste. La reprise de l’inflation a pris la Fed par surprise. Une prochaine éclosion et un retour au niveau d’inflation des années 70 est fortement envisageable. Les mesures de stimulation liées à la COVID-19 ont ramené la dette à des niveaux records. Pas étonnant que l’argent n’ait plus de valeur. Il y en a trop et sa détention vous coûtera cher. Aujourd’hui, la dette souveraine ne rapporte rien ou moins que rien tout cela pour le privilège de prêter de l’argent au gouvernement. Pourquoi les investisseurs devraient-ils continuer à prêter de l’argent au gouvernement, alors qu’une partie importante de cette dette rapporte moins de zéro ?

Par-dessus tout, nous sommes confrontés à une crise financière imminente et, malgré un quasi-effondrement en 2008, le système financier demeure terriblement exposé. La dette des entreprises s’élève à 11 trillions de dollars, soit environ la moitié de la taille de l’économie américaine. En raison des blocages, les déficits budgétaires augmenteront, tout comme la dette, et les devises des pays débiteurs, qui financent leurs déficits en imprimant de l’argent, diminueront.

La Fed ne peut pas se permettre des taux plus élevés avec la charge massive de la dette américaine dépassant 115 % du PIB. Le système financier est vulnérable à une implosion majeure alors que les États-Unis se creusent un trou plus profond. L’or est une alternative au dollar et la solution à ceux qui en ont trop. Les États-Unis ont un grave problème avec la dette, les déficits et leur devise. Le remède, s’il y a un remède, sera douloureux. L’or est un actif qui est à la fois tangible comme l’immobilier et liquide comme une monnaie. Aujourd’hui, c’est une bonne chose.

A quoi s’attendre ?

Les prix de l’or ont effacé les pertes de l’an dernier et, en l’espace de deux mois, ont augmenté en flirtant avec les 1 900 $ l’once grâce aux acheteurs stables que constituent les banques centrales. Le marché boursier a vendu 500 points, le retrait de l’or a créé un nouveau plancher et il est fort probable que la prochaine cible de l’or soit de 2200 $ l’once. La demande d’or demeure forte et l’offre est limitée.

Fondamentalement rien n’a changé. L’or ne peut pas être créé en un clic, sauf par des procédés miniers très coûteux, et en petites quantités. Les banques centrales comme la Chine, la Serbie, le Kazakhstan et la Thaïlande continuent de croître leurs réserves d’or. La nouvelle réglementation de Bâle III limitera l’implication des banques centrales sur les marchés risqués dérivés de l’or papier, ce qui consolidera un plancher tarifaire. Pour les banques centrales, l’or est une alternative au dollar.

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Stéphanie de Godot & Fils - Agence de La Rochelle

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